mercredi 13 avril 2011

Un capitaine pas si fantôme

Le fantôme du capitaine, Gilles Jacob, Robert Laffont, 337 pages

Assurément Gilles Jacob est à son affaire avec le cinéma, les femmes et aussi les femmes et le cinéma. Il a bien vécu son très long parcours au festival de Cannes et n'a eu de cesse d'admirer les cinéastes, les acteurs, les actrices parmi lesquelles sa muse - Juliette Binoche- semble être tout en haut de son Panthéon personnel. Dans ce livre, où il a imaginé écrire à celles et à ceux qu'il vénère *, il se régale à la façon d'un fin gastronome des moments privilégiés qu'il a pu passer avec les uns et avec les autres. Souvent de façon gourmande, il se délecte à nous narrer ses moindres souvenirs merveilleux ou ses phantasmes exceptionnels. L'homme Jacob nous tient et nous emmène où il veut comme il veut dans son imaginaire fécond tout en se donnant toujours le très beau rôle. Cet égocentrisme appuyé qui au début du récit fait sourire agace plutôt une fois les 64 lettres lues.

Sa lettre au loup de Tex Avery montre que le "Grand Timonier" du Cinéma a non seulement de l'humour mais sait et a su mettre en valeur le talent et la folie douce des créateurs qui ne sont pas dans la ligne ! Thats' s all folks !

* excepté sans doute Michel Piccoli

lundi 11 avril 2011

Direction le Mexique


La prophétie du jaguar, Isabelle Bary, Éditions Luce Wilquin, 282 pages

Voici un roman à quatre voix. Nono, sans-abri, Grâce, une jeune femme de vingt-cinq ans, obèse, Paul Schmidt, maître d'équitation et Laure,  journaliste, sœur d'adoption de Grâce. Chaque personnage doit une promesse à un autre. Ce livre est plein de rencontres. Celle de Laure qui raconte à Paul son aventure au Mexique, et sa rencontre avec les minorités indiennes zapatistes.

Un livre bien écrit où perlent des sentiments sincères, des émotions touchantes et tragiques, dont l'Histoire n'est pas absente avec le conflit sourd du Chiapas et sa fameuse prophétie du Jaguar.

jeudi 7 avril 2011

Une littérature d'assemblage


Une femme célèbre, Colombe Schneck, Éditions Stock, 150 pages


Pour vous faire un p'tit coup de nostalg' vous décidez de lire le livre de Colombe Schneck "Une femme célèbre" (Stock, août 2010). Un p'tit coup de nostalg' car lire quelque chose sur Denise Glaser (Discorama, 1ére chaîne de télévision française, 1959/1975) icône d'une télévision N/B à jamais révolue, c'est se replonger sur une certaine excellence d'interview et d'approche intimiste des futures "vedettes" de la chanson (Barbara, Le Forestier, Ferré, Brel, …).

Las ! Vous lirez surtout l'histoire d'une animatrice de radio "archi nulle qui ne sait pas parler" (toute ressemblance…), de son mari (alcoolique), de son amant (critique littéraire) (sic), de son fils (qui souffre d'un handicap). Vous mélangez le tout et saupoudrez de quelques traces de Denise Glaser ! 150 pages ! 15 € ! On se fout de notre gueule non ? (Temps de lecture 2h30).

Colombe Schneck déjà ultra fascinée par Bernard Pivot, est peut-être sincère en s'attachant au souvenir de Denise Glaser qu'elle n'a jamais regardée "en direct". Sauf que n'étant pas biographe elle se contente de quelques lieux communs et de deux trois "anecdotes" sensibles. Mais le plus affligeant c'est que si l'on cherche à suivre le fil de l'histoire de Denise de façon un peu continue, il faudra se contenter de quelques miettes (2 pages maxi consécutives) disséminées tout au long du récit.

Jeanne Rosen (Colombe Schneck ?), l'héroïne de l'histoire se sert de Denise Glaser pour s'inquiéter sur la fin tragique de son propre destin et des étapes qui y ont mené. Plus égoïste tu meurs ! Grosse ficelle, astuce littéraire, pauvreté du "scénario" pour évoquer une Denise Glaser touchante et émouvante et dont on se sert pour appâter le lecteur avec un titre trompeur "Une femme célèbre" !

La femme célèbre c'est qui ? Colombe Schneck ? Dommage de ne pas avoir creusé le sujet "Glaser" et d'avoir brodé autour une histoire simple d'une platitude infinie. J'ai déjà mis une annonce pour revendre cet opuscule en très bon état.